Les plus belles lettres d'amour

 Freddy, mon tendre amour

Quand tu liras cette lettre, je serais déjà partie.

Ne t'inquiète pas pour moi, je ne suis pas morte.

La vie est si belle que je ne peux me permettre de l'abréger.Je suis tout simplement partie la savourer ailleurs. Ne me cherche pas, tu ne metrouveras pas. Ni ma mère, ni mon père, ni aucun parent ne pourront t'aider, car personne ne sait ou je me trouve à présent. Et même si tu me retrouvais, je ne reviendrais pas. Notre histoire est bel et bien terminée. Ce matin, j'ai fais don de mon téléphone portable à ma nièce Sandra. Je suis donc injoignable et il en sera ainsi jusqu'à nouvel avis.

Claudine ma voisine du deuxième étage qui t'a remis cette missive assassine, te remettra aussu les clefs de  l'appartement.

Cher Freddy, mon cher amour, mon tendre amour, je suis partie. Pardonne-moi. Pardonne-moi d'avoir pris cette cruelle décision sans t'avoir laissé un traître indice de ma détermination. Ce n'est pas la volonté qui m'a manqué. J'ai plusieurs fois tenté de t'en faire part, mais la force et le courage m'ont toujours fait défaut quand je me retrouvais en face de toi. La mélodie suave de ta voix quand tu me parlais, la tendresse de tes caresses et la douce étreinte de tes bras vigoureux quand tu m'enlaçais, finissaient toujours par me dissuader.

De ce fait, tu n'as jamais pris la vraie mesure de ma douleur à chaque fois que tu retournais au bercail chaque soir rejoindre ta femme et tes enfants. Je me suis toujours réjouie de te voir heureux à l'évocation des noms de tes trois enfants. J'ai partagé toutes tes joies et les peines avec le secret espoir qu'un soir tu m'annoncerais ta décision de divorcer d'avec ta femme pour m'épouser. Je me voyais mère de tes enfants nés et à naître. Et voilà déjà cinq ans que j'espère. Cinq années dans la vie d'une femme, c'est plus qu'une éternité. Le temps s"écoule, les heures s'égrènent et la beauté s'effrite.

À vingt-neuf ans, il y a des choses que la morphologie féminine ne peut plus récupérer. La fermeté de mes seins, la rondeur de mes fesses, cette forme de guitare et ce teint acajou que tu appréciais tant ont-ils gardé leur splendeur des premiers jours de notre rencontre ?

Je me souviens de notre première fois. Quand je suis sortie nue de la salle d'eau et que tu m'as vue, je t'ai surpris balbutiant et tremblotant. Tu es finalement resté sans voix. Et c'est plusieurs mois après que tu m'as avoué avoir perdu tout repère  car tu n'avais jamais imaginé qu'un corps aussi magnifique pouvait existé sous les cieux. Tu as dit que tout ce que la nature a créé de beau sur le corps de la femme se retrouvait sur moi. Ah! j'étais belle n'est-ce-pas?

À vingt-neuf ans, je n'ai aucun enfant et aucune promesse solide. En dehors des biens matériels qui ne sont que des artifices de la vie, tout au fond de moi, je n'ai rien. Je ne suis qu'une coquille vie . . .